Le voyage en chiffres
36 jours de vélo (+ deux périodes d’arrêt).
1473 km, soit 41 km par jour de vélo à 7,5 km/h (hors arrêts).
Températures les plus basses :
-49 sur le vélo, -55 hors vélo, -43 sous la tente.
Température moyenne : autour de -35.
14 nuits sous tente, 13 invitations chez l’habitant et 11 chambres louées.
11 crevaisons dont 5 en 6 jours.
Et un millier de selfies avec les russes !
31 janvier – Arrivée finale à Oymyakon
Les températures ont été plus clémentes, juste -30 degres… et beaucoup de neige qui rend la circulation très difficile. Yves en bon excellent skieur a pu se servir de son expérience pour dompter la neige et faire avancer son velo.
Mais ce fût dur ! Kilomètre après kilomètre il s’est battu pour terminer.
Yves et Olivia vont opérer un retour en douceur dans notre Jura d’ici une semaine, mais avant ils passeront quelques jours à Yakutsk pour prendre le temps de remercier tous les personnes qui les ont aidés.
27 janvier – Arrivée à kyubyume, la région du pôle du froid
On arrive officiellement dans la région appelée le « pôle du froid ». C’est la région habitée la plus froide du monde.
320 km avalés dans un désert blanc. 7 jours plus tard voila Yves au café Cuba. Une oasis avec un café, des gens et une connexion internet !
Une très très longue distance sans âme qui vive mais une température relativement clémente. Il reste 200 km jusqu’à Oymyakon ! Le très très grand froid revient et la route est tout à fait défoncée.
21 janvier – Khandyga, départ vers un autre monde
Il fait -50 degrés au départ de Khandyga. Les pneus ont l’air de tenir le choc. Déchargée au maximum la roue arrière est gonflée à 5 bars et pour l’instant tout va bien. Vitesse de croisière 8km/h soit presque deux fois plus rapide que jusqu’à présent. Mais c’est bien la Sibérie qui a les cartes en main !
18 janvier – Yves, invité de Télématin
9 janvier – 10 crevaisons plus tard
Suite aux crevaisons en série, il n’est plus possible de continuer ainsi, réparer une roue par -30°C est une vraie prouesse, à -40°C ça devient irréalisable tant les conditions sont extrêmes. Donc 10 roues crevées plus tard il est temps de faire une pause et revoir la stratégie. Yves opte pour des tubeless ou pneus pleins, reste plus qu’à les faire venir de France…
4 janvier – Sur la route de Churapcha
Rencontre improbable avec des touristes japonais !
28 décembre – Gain de poids indispensable
Avec toutes ces difficultés mises bout à bout, Yves a dû réfléchir à la meilleure stratégie possible pour qu’il puisse malgré tout atteindre son grand rêve en blanc : alléger le vélo !
Pas la peine d’espérer tirer 75 kilos sur la route des os par -55 degrés avec des points de ravitaillement beaucoup plus éloignés les uns des autres ! Ca a déjà été difficile jusqu’ici. C’eût été impossible par la suite ! Yves va carrément se passer de la remorque ! De cette façon, il s’est allégé d’une vingtaine de kilos. Ce qui lui permettra à effort égal, d’avancer plus et d’atteindre plus vite le peu de points de ravitaillement possibles.
Yves a crevé cinq fois de la roue avant dans les 700 derniers kilomètres. C’est beaucoup trop ! Par -40 il est impossible de réparer sur le bord de la route ! On ne peut pas se servir de ses mains « normalement ». Nous avons rencontré « le meilleur cycliste » de la république de Sakha. Quelqu’un qui a l’habitude de rouler en hiver. Il a donné à Yves une excellente chambre à air, et lui a conseillé d’augmenter la pression dans les pneus pour qu’ils résistent mieux au froid.
18 décembre – Sur la route de Yakutsk
Il reste 800 km pour atteindre Yakutsk ! Avec beaucoup moins de ravitaillements possible sur le bord de la route, beaucoup moins de camions qui passent et beaucoup moins de villes. Yves parcourt 40km chaque jour, il aura besoin de tout notre soutien et de toute notre énergie à nous tous réunis pour le porter jusqu’à Yakutsk !
Yves commence à être à l’aise avec le camping à -40 degrés, Il met 2h30 tous les jours pour monter la tente, puis 2h30 pour la démonter. soit 5 heures par jour dédiées à tout ce qui n’est pas de l’ordre du pur vélo.
Olivia, toujours sur le terrain en appui moral et logistique auprès d’Yves.
Elle se rendra aujourd’hui dans la capitale mondiale du froid ! Oymyakon.
11 décembre – Escale à Tynda
Yves va bien, mais il avance doucement. Avec un chargement total de 75Kg et un terrain loin d’être plat, l’avancée se fait moins rapide que prévue. Pour gagner un peu de vitesse, Yves va essayer de réduire un peu le poids et se débarrasser du superflu.
Il doit aussi faire attention à ses pieds. Après s’être gelé un pied dès le premier jour, il a pu le récupérer, mais il reste fragilisé. Dans la première partie les températures oscillent autour de – 40 degrés.
Yves a passé deux jours à Tynda, grâce à Nicolaï qui l’a accueilli chez lui. Il a pu ainsi profiter de l’hospitalité russe ! Bien manger, dormir au chaud, et prendre le temps nécessaire pour alléger le vélo. Nicolaï lui a donné pléthore d’informations sur la route jusqu’à Yakutsk.
6 décembre – Never, le grand départ
Yves est parti ce matin pour la première étape de son périple Never-Yakoutsk : 1200 km. La température au départ avoisine les -40°.
Yakoutsk est connue pour être la ville la plus froide du monde avec une moyenne à -38 degrés en hiver !
Yves est équipé d’une balise GPS, qui nous permettra de suivre sa progression en temps réel.
2 décembre – Arrivée à la gare d’Irkutsk
Yves, Olivia et l’équipe de tournage Mizenboite sont bien arrivés à Irkoutsk. A la descente de l’avion ils ont trouvé un petit magasin de vélo ou Andrei s’est mis en 4 pour faire une dernière révision du vélo avant le départ en transsibérien pour rejoindre le point de départ de l’aventure. Andrei a mis des pneus clous neufs au vélo et à la remorque. Puis premiers tours de pédale dans Irkoutsk pour tester et vérifier que tout est OK.
Dernier challenge faire rentrer le matériel dans le transsibérien, encore 2 jours de voyage pour rejoindre Never.
Premier coup de pédale sur le sol russe
Les derniers préparatifs à J-1
Le défi d’Yves Chaloin en partenariat avec Diager
Le 1er décembre, Yves Chaloin s’élancera en vélo et en autonomie, pour un périple de 3200 km à travers la Sibérie Orientale l’une des régions les plus froides du monde, en solo et en autonomie. Durant ce parcours de 3200 km, il faudra pédaler sur les routes et les rivières gelées par une température avoisinant les – 60°.
Le projet, l’équipe
Récit du périple en temps réel
Un itinéraire engagé
Après la Laponie et la Suède, où il a déjà effectué des périples longue distance, Yves se prépare pour son nouveau défi au pays des grands froids
Les valeurs d’efforts et de persévérance nécessaire pour accomplir un tel défi sont également les nôtres, c’est donc naturellement que nous apportons notre soutien à Yves pour cette aventure, solidarité jurassienne oblige !
Yves, la première question que tout le monde se pose : Pourquoi ? Pourquoi ce voyage ? Pourquoi en hiver ?
« La réponse est simple. Gamin, je regardais le Tour de France passer devant la maison, j’admirais les coureurs et leurs visages déformés par l’effort me fascinent encore aujourd’hui. Je vivais au pied du Mont Charvin, au coeur de la vallée de la Maurienne. Aucune route ne mène au sommet de cette montagne. Son flanc est creusé par de larges ravines qui lui donnent une allure inaccessible. C’est un alpage d’altitude perché sur un socle austère, un lieu isolé. Ces images me faisaient rêver et ces rêves sont intacts. »
« Il y a une continuité, presque une évidence entre mes six premiers voyages à vélo et ce projet, une progression constante dans la difficulté. Traverser la Sibérie en hiver … bien sûr ça n’est pas facile, mais je ne rêve pas de facilité ; bien sûr je pourrais me contenter d’un projet plus raisonnable, mais je ne rêve pas d’être raisonnable. »
Existe-t-il une seule personne qui soit insensible à la beauté des paysages d’hiver ? Je suis impatient de découvrir ceux de la Sibérie orientale… à vélo … tout est possible ! Yves Chaloin
3200 km à travers la Sibérie en vélo et en hiver
3200 km dans le nord-est de la Sibérie entre Never et Magadan, la région habitée la plus froide du monde.
Never est une petite ville située entre Irkoutsk et Vladivostok. Là commence le trajet à vélo. C’est la « Route des os » (ceux des prisonniers soviétiques morts sur les chantiers). Elle passe à Oïmiakon, la ville « la plus froide » du monde (-71,2°C). L’itinéraire prend fin à Magadan, au bord de la mer d’Okhotsk.
Une équipe, un projet de couple
Olivia Chaloin, née le 4 juillet 1977 à Cali en Colombie. Suissesse d’adoption.
Yves Chaloin, né le 15 septembre 1956 à Sospel, dans les Alpes-maritimes. Passionné de sport et de grands espaces.
Olivia a un rôle essentiel : organisation, recherche de partenaires, réalisation d’un film. Elle me rejoindra sur place pour faire des images. Pour cela, elle doit constituer une équipe avec un conducteur, un cameraman et un technicien.
Je pars sans assistance, en autonomie totale. Olivia fera son voyage, avec son travail propre et son équipe. Cette façon de faire nous permet de construire ce projet ensemble, même si je serai seul sur le vélo.
Deux CV cyclistes
- France Ukraine en 1994, 2524 km en 17 jours.
- France Israël en 1999, 5077 km en 37 jours.
- Un tour du monde en 2002, 31424 km en 287 jours.
- Un tour du monde en tandem avec Olivia, 2005 2007, 38620 km en 736 jours.
- Le Cap nord en hiver en tandem avec Olivia, 2010 2011, 1954 km en 51 jours.
- Traversée de la Suède en hiver, 2012 2013, 2616 km en 28 jours.
Une expérience partagée
- 200 000 km à vélo, 20 000 km de nuit, 20 000 km en conditions hivernales, plus de 200 ascensions de cols.
- De – 427 m à + 4818 m, de – 34°C à + 47 °C.
- Bordeaux-Paris, Paris-Brest-Paris.
- Plus de 60 000 km en tandem avec Olivia.
Une préparation minutieuse
Voyager par des températures très basses exige de disposer d’un équipement de pointe alliant la performance thermique, le confort d’utilisation et une parfaite fiabilité.
- Hiver 2009, un raid en traîneau à chiens avec Olivia en Laponie, encadré par Gilles Elkaïm, aventurier spécialiste du grand nord (expéditions Arktika en 2000/2004 et Arktika 2 en cours) (température moyenne -20°C, la plus basse -42°C).
- Décembre 2010, le Cap Nord en tandem avec Olivia (moyenne -20°C, mini -34°C).
- Décembre 2012, traversée de la Suède à vélo, seul (moyenne -8°C, mini -22°C).
J’ai traversé la Russie d’est en ouest à vélo (été 2002). Je parle le russe. Nos amis d’Ekaterineburg assurent un relais dans le pays pour la préparation du voyage.
Du matériel très spécialisé
Je dispose d’une partie du matériel :
- Sac de couchage -40°C et peaux de rennes utilisables en sous-sac.
- Chapka et moufles en renard polaire (artisanat lapon).
- Veste avec capuche tunnel (artisanat local) pour protéger le visage.
- Bottes en peau et bottes extérieur synthétique intérieur feutre.
Reste à acquérir.
- Vêtements et thermomètre -100°C/+30°C.
- Tente, réchaud à bois, vaisselle en titane, matériel de prise de vue.
- Téléphone satellite (le premier que j’emporterai en voyage).
Je dispose d’un vélo préparé « hiver » sur une base de VTC :
- Cadre alu non suspendu, amortisseur de direction, remorque, guidon large, gaines protégées, graisse basses températures, pneus à clous.
Reste à acquérir pour le vélo : chambres à air épaisses, moyeu dynamo pour éclairages avant et arrière, sacoches étanches en tissu renforcé.
La passion du voyage à vélo …
A vélo il n’y a pas d’étape facile. J’ai appris au fil des kilomètres que pour entreprendre un voyage, il fallait une envie ancrée au fond de soi.
En hiver, en dessous de -30°C, il n’y a plus de droit à l’erreur, il faut anticiper pour ne pas subir. Voyager dans le froid est technique, c’est un jeu. En Sibérie, il y a peu de villes, peu de villages et la température peut descendre en dessous de -60°C. De tous ceux que j’ai entrepris, ce voyage sera sans doute le plus difficile et le plus incertain.
… et l’envie de partager
Partir est une moitié du plaisir, partager notre expérience est l’autre moitié.
Nous partons toujours avec un objectif, une éthique et une volonté. Nous avons édité deux livres : « Le bord des routes » (Yves) à compte d’auteur et « Elle s’appelle Ruby » (Olivia), éditions Mélibée. Notre tour du monde en tandem a fait l’objet d’un film : « Voyage au coeur du monde », écrit et réalisé par Jean-François Castell, projeté dans une cinquantaine de festivals en France et à l’étranger et primé plusieurs fois.
Nous avons conseillé, aidé et suivi des dizaines de voyageurs désireux de partir à leur tour, beaucoup de jeunes (certains sont encore sur la route).
Je pars une nouvelle fois en voyage. J’espère ramener des histoires et des images qui emporteront peut-être quelques gamins rêveurs, vers ces mêmes horizons que chaque voyageur à chaque génération découvre comme un pionnier …